Les femmes qui ont été victimes de mastectomie suite à un cancer du sein ont souvent de la difficulté à vivre avec l’état visuel de leurs seins. Mais elles ont désormais une ressource inespérée pour leur venir en aide : le tatouage et ça se fait à Saint-Eustache.
Carmen Tassé, utilise son art à des fins esthétiques pour des dossiers médicaux depuis plus de 5 ans. Dermographe certifiée, son objectif est de redonner de la féminité à celles qui en ont perdu suite à un cancer du sein. Et dans bien des cas, on n’y voit que du feu ! La partie du sein qui est affecté en premier suite à une mastectomie, c’est le mamelon. Ce dernier disparait ce qui incommode bien des femmes. « Plusieurs d’entre-elles ne se dénudent même plus devant leur conjoint et dans bien des cas, c’est pire, elle n’arrive plus à se regarder dans le miroir tellement les plaies peuvent avoir laissé des traces atroces. Mon travail consiste à voiler les plaies et à faire ce qu’on appelle de la reconstruction aréolaire à partir du tatouage », explique-t-elle.
L’artiste et femme d’affaires joue avec les couleurs afin de créer des trompes l’œil pour recréer le mamelon et dans bien des cas, ça trompe l’œil !
« Les plasticiens ont de moins en moins de temps pour faire de la chirurgie esthétique des seins après un cancer. Et plusieurs femmes n’ont plus nécessairement envie de passer sous le bistouri, alors notre technique est efficace, indolore et peu dispendieuse. Malheureusement, le gouvernement ne reconnait pas notre travail et ce service n’est donc pas assuré par la RAMQ. On fait des démarches pour être reconnu. On fait des miracles visuellement, mais aussi au niveau psychologique chez bien des femmes », lance-t-elle. Le service coûte 250$ de l’heure et un travail complet peut prendre de 4 à 5hrs. Parfois plus, s’il y a du camouflage de cicatrice à faire.
Maquillée au Réveil a pignon sur rue au 45 A Saint-Laurent à Saint-Eustache et des informations ainsi que des témoignages sont disponibles sur leur site Internet. Plusieurs photos avant et après sont également présentées. www.maquilleeaureveil.com
Nous en avons parlé avec une femme en cours de traitement et elle avoue ne pas regretter sa décision de passer à l’acte. Opérée en 2003, Mme Roberge vivait avec les cicatrices depuis 6 ans. « On se cache, avant d’aller au lit, je portais toujours un dessous pour cacher mes seins. Moi, j’ai fini par m’y habituer, mais chaque fois que je me voyais dans le miroir, je voyais la signature de mon cancer et je voyais aussi l’image de mes seins avant la maladie », lance-t-elle.
Le traitement
« Lorsque Carmen a terminé son travail, je ne suis pas une personne qui pleure, mais j’ai pleuré de joie en me regardant dans le miroir. Ça nous fait un bien tellement immense, c’est comme une hystérie. Je n’ai pas encore terminé mon traitement alors je n’en n’ai pas encore parlé à mon époux. Je vais le préparer à l’avance », dit-elle.
Mme Roberge, recommande la reconstruction aréolaire à toutes les femmes qui ont été victimes du cancer du sein. « Je vais me sentir beaucoup plus à l’aise à l’avenir devant mon époux, c’est une amélioration de 90 % à mon avis quand je regarde les photos d’avant et je me regarde maintenant », conclut-elle.
Source: http://www.lechodesteustache.ca/2010/11/03/pour-retrouver-sa-feminite-apres-un-cancer-du-sein
0